Au Cameroun, un peu plus de la moitié des personnes âgées de 14 ans et plus participe activement à l’économie. En effet, 54,2 % de cette population constitue la main-d’œuvre du pays. Une tendance plus marquée chez les hommes (61,4 %) que chez les femmes (47,3 %), et qui varie également selon les régions : le Sud (64,9 %), l’Est (63,8 %) et Douala (59,2 %) affichent les plus fortes concentrations de travailleurs.
La tranche d’âge des 35-64 ans domine clairement le paysage professionnel. À l’échelle nationale, le taux d’emploi s’élève à 50,8 %, atteignant des sommets dans le Sud (63,5 %) et l’Est (62,8 %). Là encore, l’écart de genre est net : 58,3 % des hommes ont un emploi, contre 43,7 % des femmes. Et le milieu rural reste plus actif que l’urbain (54,1 % contre 48,6 %).
Un marché de l’emploi très informel et peu mobile
L’un des faits marquants du marché de l’emploi camerounais est sa forte informalité : 86,6 % des emplois ne sont pas enregistrés dans le secteur formel. Ils se répartissent principalement entre :
- Le secteur informel non agricole : 52,0 %
- Le secteur informel agricole : 34,7 %
- Le secteur public : 8,2 %
- Le privé formel : seulement 5,1 %
Cette informalité s’accompagne d’une faible mobilité : en moyenne, les Camerounais gardent leur emploi plus de 10 ans (10,6 ans dans le poste, 10,9 ans dans l’entreprise).
Le taux de salarisation reste limité à 38,6 %, mais grimpe à 64,6 % à Yaoundé, la ville la plus salariale du pays. Le pluri-emploi concerne 13,1 % des travailleurs, bien que moins fréquent en zone urbaine (4,1 % à Yaoundé, 4,7 % à Douala).
Les jeunes et les migrants au cœur de l’activité économique
Chez les jeunes de 15 à 34 ans, le taux d’emploi s’établit à 39,3 %, avec une nette disparité entre les sexes : 47,2 % des jeunes hommes travaillent contre 31,3 % des jeunes femmes. Les régions de l’Est (56,5 %) et du Sud (52,6 %) offrent le plus de perspectives à cette tranche d’âge.
Autre point saillant : une personne en emploi sur cinq est un migrant. Le phénomène est encore plus important dans certaines régions : 43 % dans le Littoral sans Douala et 36,1 % dans le Centre sans Yaoundé.
Une protection sociale encore très faible
Malgré cette vitalité, les garanties sociales restent précaires. Seules 11 % des personnes en emploi bénéficient d’une assurance liée à leur activité. 9 % ont été victimes d’un accident de travail, tandis que 6 % ont souffert d’une maladie professionnelle. Les milieux les plus touchés sont l’urbain, le secteur informel non agricole, le privé formel, et les régions du Littoral, du Centre et du Sud.
Source de l’article ( ins-cameroun )
